BERTHE 2

COUPABLE.

Qui se souvient des époques passées
dans des voyages sans arrivées.
De l’Homme ou de la Femme ;
dans des départs de drame en drame ?

Tu viens me voir au parloir,
mur de murmures ensablés,
carrelages cassés.

Maman tais-toi !

Les garçons aiment les silences providentiels.
Maman tais-toi !
Les garçons aiment,
les couloirs initiés,
les escaliers intelligents.
Les garçons aiment leurs égarements
dans le box des accusés,
préfèrent un noble verdict,
après la plainte d’un harmonica.

Maman tais-toi !

Je suis un garçon condamné à aimer
à perpétuité…
tessœurs testantes tescousines tesnièces tamère tesgrands-mères tesvoisines tesamies tescollègues tesennemies tes amantes tesbelles-sœurs tesrivales tesemployées…

Je suis un garçon avec des mains d’étrangleur,
pleines de fleurs inodores,
pleines de poisons jaunes et violets.

L’aurore utilise l’amour pour faire au crépuscule des enfants légers, écharpes de soie,
à soi,
vent déguisé en arlequin,
et puis après…
Maman,
viennent les lourdeurs de tessouvenirs achetés.
Maman,
tire le rideau de tesdesseins sur tesscènes provinciales
où la neige tombe salie,
où testempêtes sont opportunes…

Tesenvies moribondes s’acclament elles-mêmes !

Toi et tesavenirs universels,
faites chorus dans les champs de bataille
que tu dessinas,
dans mon grand cahier,
sous des torrents de pluie fatigante…
Maman,
tu gribouillas mes amours de bouts de chemins,
enfant sans modèle,
je dessinais l’avenir de mes mains.

Je suis allé les aimer tes femmes ailées,
j’étais alors un garçon sagittal…
Sur ta tombe aujourd’hui
je suis un météorologue,
prisonnier de ses prévisions…

Je suis un garçon…
quelle Jeune Femme,
a encore souci de cet égarement ?