4eme de couverture dilution 4ème couverture
Mourir d’ennui.
Mourir d’envie.
Mourir de chagrin.
Mourir.
Fumée échappée d’une poésie moderne, ataraxie des poètes de leur temps, députés de la métaphore à la métrique sociale.
Les poètes modernisés ont des arguments lettrés.
Ils parlent de l’amour ou des portes qui claquent.
Ils disent que c’est différent.
Il y a ceux qui savent de quoi nous ne devons pas vivre et ceux qui savent écrire ce que nous ne devons pas comprendre.
Il y a mon JE et ses images qui se faufilent entre des pronoms pas tous personnels, sans me reconnaître, sans m’écrire des poèmes affranchis.
Sans repos, la route s’élance à la conquête de l’horizon, m’entraînant dans sa poussière
moi qui bouge avec parcimonie sur les lèvres des passants
moi qui attends la phrase finale parée d’un néologisme,
d’un mot qui servira une seule fois, pour me dire de ne plus me réécrire, de gommer un dernier chagrin.
Mourir de lassitude, que faire d’autre ?
Surtout fuir la lectrice, qui hante la poésie fragile des Poètes inconstants.
Ne plus rien donner à lire mais à entendre…
à entendre !
Se taire, se terrer, errer !
Si les origines n’avaient pas d’avenir et les routes de destinations, les Poètes ouvriraient portes et fenêtres, laisseraient dehors les morts-vivants.
Diraient aux enfants devenus vieux : Tuer les illusions ou les papillons c’est la même renommée.
Ils écriraient plein de ratures avec des mots, enfin adultes, sur des morceaux d’existence …
Diraient, enfin vraiment fous : Les mains ont un avenir qui se compte sur deux pouces.

Jean Ptipirouette.
Ushuaïa – 1947 –