TEXTES DEPOSES A LA SACEM

LA SAMBA DE LA MISERE.

Tu peux taper
le soleil est sourd
tu peux tuer
les enfants de l’amour…
Tape… tape… tape…
Les danses endiablées
les sexes soldés
la misère a de l’avenir
les drogues sont des vacances
pour les maladies à venir
les yeux meurtriers tancent…
Tape… tape… tape…
La samba n’a pas la même cadence
pour les ventres affamés
que pour les ventres en gérance
d’amour et de propreté…
Tape… tape… tape…
les fillettes ont perdu leurs poupées
les garçons ont trouvé des armes
les fillettes jouent avec leurs larmes
les garçons vivront handicapés
les femmes ont des rêves contusionnés
les hommes des désirs athées en carême
les femmes jeunes sont vieilles d’elles-mêmes
les hommes ont des yeux de prisonniers
les enfants courent après des odeurs
les enfants ont des saletés qui dérangent
les enfants des touristes lorsqu’ils mangent
les odeurs de leurs mets sont des fleurs…
Tape… tape… tape…
Tu peux chanter
danser
vivre cette musique de sucre et de douleur
tu veux être heureuse à contre-cœur
tu peux vivre

et danser pleine de sueur
cette musique des enfants du malheur…
Tape… tape… tape…
sur le tambourin.
Plus fort la guitare!
Tu entends encore… ce refrain
maman j’ai faim!
Il n’y a plus de mamans
plus de papas
plus d’enfants
seulement des cris
seulement cette vie
et la samba de la misère
dans des écoles de poussière.

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REVERIE D’UNE NUIT D’ETE.

Je voudrais que tu fermes les volets
la fenêtre
la lumière
les yeux
te soumettre
aux voiles de mes paupières ;
à mes jeux.
Je voudrais que tu sois fougère
me couvrir de tes frondes,
donne ta main entre dans ma ronde ;
être ta douce nuit d’été.
Je suis ton songe de femme aimée.

L’amour me parfume de nuages
tes yeux jouent avec les ombres
dans tes rires aux éclats sans âge
je suis ta princesse aux voiles nuités
mon corps femme devient fumée
dans mes rêves d’une nuit d’été
dans mes songes tes rêves sombrent.
Je suis belle dans ta nuit d’été.

L’aurore me dessine des rosées
elle me parle de douces lumières
entrelacées dans des touffes dorées ;
elle me vêt de brumes perlières.
Tu perds le choix de mes yeux diaprés
sur mes paupières de ce rêve poudré.
Je suis un songe d’une nuit d’été ;
sur mes lèvres fermées de baisers.

Je voudrais sur mes seins les baumes

les parfums brumeux des fées
les vents soyeux qui bruissent
je voudrais de l’amour ses arômes
les eaux claires qui rafraîchissent.
Tu es mon prince en pluie perlée
je suis ton songe d’une nuit d’été ;
nous sommes les amants rêvés.

Je voudrais que tu fermes les volets
la fenêtre
la lumière
les yeux
te soumettre
aux voiles de mes paupières ;
à mes jeux.
Je voudrais que tu sois fougère
me couvrir de tes frondes
donne ta main entre dans ma ronde ;
être ta douce nuit d’été.
Je suis ton songe de femme aimée.

Laisse dans mes yeux le sommeil.
Laisse dans mes voiles la nuit
m’envoler dans les couchers vermeils ;
être une lune au firmament qui luit.
Toi, être un songe d’une nuit d’été.
Moi, être ton songe d’une pluie d’été
être encore après avoir été ;
dans tes bras brume y être aimée.

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MONSIEUR QUE ME VEUX-TU ?

Monsieur, que me veux-tu ?
L’amour tourne la tête à mon horloge
… oublier tes mimes et tes grimages.
Monsieur, que me veux-tu ?
… l’amer sourire de tes éloges
… le corps fatigué de présages.
Monsieur, que me veux-tu ?

Regarde mes humeurs
… nuages de peurs
Regarde mes pleurs
… caresses d’odeurs.
Perler monsieur, des nacres abîmées,
Perler monsieur, des sourires fanés.

Monsieur, que me veux-tu ?
L’amour tourne la tête à mon horloge.

J’ai découpé le temps dans mon corps,
des mots à regret, des joies qui vacillent,
mes lumières neuves te criaient encore
tu jouais avec mes ombres de jeune fille.
L’amour tourmente mes livres ;
et tourne la tête à mon horloge.
Et tourne la tête à mon horloge.
Tu buvais ma féminité sans être ivre,
tes pas dansaient sur mes mains,
froissaient mes satins de Femme,
mon plaisir faisait la catin,
dans ta comédie infâme.

Monsieur, que me veux-tu ?
L’amour tourne la tête à mon horloge.

J’ai appris à rêver dans tes mensonges.

Monsieur, que me veux-tu ?
… le cœur abîmé par tes sottes éloges
… les émotions telles une éponge.
Monsieur, que me veux-tu ?

Tu es parti avec des lambeaux de ma vie.
Les poèmes de mes jouissances,
fragiles comme des vers pas écrits,
jouent à mourir dans ton absence.
Ils t’ont aimé de pleurs en harmonies.
Tu as seulement laissé des notes éparses
dans la nuit sans étoiles de mes insomnies
tu as délaissé ton clown sans farce.

… Ton sourire sans maquillage.
Que me voulais-tu, monsieur ?
… Tes regards sans présage.
Que me voulais-tu, monsieur?

Que me voulais-tu… monsieur ?

L’amour tourne la tête à mon horloge.
Je déambule encore sur tes errances.
Que me voulais-tu, monsieur?
mais… les sourires d’une autre horloge
sonnent l’heure de nouvelles semences.

Monsieur, que me veux-tu ?
que vous ne m’auriez jamais rendu.